L'ETP, un avenir à dessiner
L'éducation thérapeutique du patient : un avenir à dessiner !
En 2009, l’Education Thérapeutique du Patient (ETP) a été reconnue comme un droit pour les patients atteints de maladies chroniques dans le cadre de la loi de réforme HPST1. Ainsi, à l’avant-garde des législations européennes, la France s’est dotée d’une réglementation précise permettant d’initier un mouvement novateur, et a reconnu ce droit comme un élément central dans la prise en charge des malades. Neuf ans ont passé et il est maintenant temps de s’interroger sur la portée de l’ETP, son impact pour les patients et la pratique des professionnels de santé.
Au premier regard, l’engouement des professionnels de santé hospitaliers et les chiffres sont spectaculaires. L’hôpital concentre en effet la plus grande part des programmes d’ETP créés. Plus de 3 950 programmes d’ETP ont été autorisés par les Agences Régionales de Santé, principalement dans le domaine du diabète de type 2 (31 %), les maladies cardiovasculaires (14 %), et les maladies respiratoires (10 %2) . Les financements associés ont été largement mobilisés puisque 83 millions d’euros ont pu y être consacrés en 2014 via des fonds FIR3.
Les organisations mises en place par les équipes pluridisciplinaires montrent la volonté d’améliorer les connaissances du patient et de le rendre acteur de sa santé... En prenant soin de diagnostiquer au préalable ses besoins et d’accompagner chaque patient à travers des objectifs personnels.
L’ETP, quelles limites ?
Force est de constater que l’ETP impacte positivement les patients qui en bénéficient, mais que le nombre de patients accompagnés est insuffisant ! Par ailleurs, cette prise en charge individualisée, sur la base stricte des recommandations de la HAS4, montre ses limites. En effet, le cadre organisationnel est lourd, nécessite l’implication d’une équipe pluridisciplinaire formée à l’ETP, la réalisation d’un diagnostic éducatif en face à face, des outils d’apprentissage adaptés, etc.