Par Morgane Enel - Chargée de Marketing et Communication chez Observia
Temps de lecture : 5 minutes
L’augmentation de la prévalence des pathologies chroniques a remis en question les modèles de soins centrés sur la maladie pour privilégier une approche plus holistique du patient. En première ligne de cette médecine centrée sur le patient : l’alliance thérapeutique, c’est-à-dire la collaboration entre le soignant et le patient en vue d’atteindre des objectifs thérapeutiques communs. Se posent alors trois questions : sur quoi l’alliance thérapeutique est-elle basée ? Dans quelle mesure va-t-elle impacter la qualité de l’accompagnement des patients ? Pourquoi est-elle si importante dans le cadre des pathologies chroniques ?
L'alliance thérapeutique en tant que pierre angulaire de la qualité des soins
La construction d'une alliance thérapeutique solide est largement déterminée par l’attitude et le comportement des personnes impliquées : une communication et une empathie fortes de la part des soignants, ainsi que la participation active du patient. La confiance, le temps et l’authenticité en sont d’autres éléments essentiels. Cette relation privilégiée entre le patient et le soignant, indispensable à la bonne prise en charge des patients chroniques, peut cependant être affectée par différents facteurs.
Le premier, d’ordre économique, concerne la diminution de la couverture médicale d'une grande partie du territoire français. En conséquence, les ressources et le temps accordés par les professionnels de santé à leurs patients sont de plus en plus limités. La formation des professionnels de santé à la communication et l’écoute active des patients n’en est également qu’à ses débuts. Cette capacité se développe donc au cours du temps, avec l’expérience, ce qui peut représenter un second obstacle à la construction de l’alliance thérapeutique.
Le rôle des patients dans leur prise en charge est finalement grandissant. Ils ne consultent plus seulement leur médecin pour un diagnostic, mais recherchent également une expérience personnalisée et positive. Le patient ne veut plus être perçu seulement comme un objet de soins mais comme un individu à part entière avec son vécu, son environnement et son comportement. C’est d’ailleurs ce que montre une étude menée par l’AP-HP visant à donner la parole aux patients atteints de pathologies chroniques. A la question « Si vous aviez une baguette magique, que changeriez-vous dans votre prise en charge ? », plus de 1600 patients ont proposé des pistes d’amélioration allant de l’organisation de l’hôpital à celle du système de santé, en passant par l’amélioration des consultations. Parmi les 1701 idées proposées pour l’amélioration des consultations, la plupart portaient sur la qualité des échanges entre médecins et patients, sur l’information des patients sur leur prise en charge et sur l’adaptation du traitement du patient selon ses préférences et son contexte. A titre d’exemple, plus de 160 idées ont porté sur l’amélioration de l’adéquation entre l’information reçue par le patient et son état de santé, ses besoins, et le moment auquel cette information est apportée. Le patient veut être acteur de sa maladie et pour ce faire, celui-ci doit se sentir écouté, compris, et se voir proposer un accompagnement personnalisé.
Avec autant de facteurs inter et intra-individuels, il est aisé de comprendre que la construction d’une relation soignant-patient solide est un processus complexe. Chaque patient est unique et chaque rapport est différent. Cette relation est cependant la pierre angulaire de la qualité des soins de santé, et le succès d’un traitement peut être largement impacté par la qualité de celle-ci : en comprendre les leviers est donc essentie
Un changement de paradigme
L’accès des patients à l’information (facilité par l’usage d’internet) et l’augmentation de la prévalence des maladies chroniques ont par ailleurs bousculé l’asymétrie des connaissances qui régnait entre le patient « ignorant » et le professionnel de santé « sachant ». Basé sur le principe de bienveillance des professionnels de santé, ce modèle dit paternaliste, semble plus adapté aux pathologies aiguës ne nécessitant pas de suivi sur le long terme.
Les besoins d’accompagnement des patients atteints de maladies chroniques sont spécifiques : le soignant ne doit plus seulement poser un diagnostic sur la maladie, mais également sur le comportement et l’attitude du patient. A-t-il accepté sa maladie ? Son traitement ? Est-il en mesure de le prendre correctement ? Comment l’aider à réellement changer ses habitudes de vie ? Chaque réponse va conditionner l’atteinte des objectifs thérapeutiques et la qualité de l’accompagnement du patient à travers chacune des épreuves de sa maladie. Pour cela, un partenariat entre les soignants et le patient doit être privilégié, rendant la relation soignant-soigné plus symétrique et coopérative.
Pour améliorer sa qualité de vie, le patient doit en effet être impliqué dans sa prise en charge, connaître sa maladie et gérer son traitement : il devient alors un sujet doté de compétences propres dans l’alliance thérapeutique et s’impose désormais comme un acteur actif et impliqué dans la gestion quotidienne de sa maladie. Si le professionnel de santé est expert du savoir scientifique et technique, le patient est quant à lui expert de son ressenti vis-à-vis de sa maladie. Chacun des acteurs va alors apporter des compétences complémentaires leur permettant d’avancer vers une direction commune : améliorer la qualité de vie du patient.
Une alliance thérapeutique authentique découle d’une communication transparente, et la communication elle-même est basée sur l’écoute active et la compréhension de son interlocuteur. Mais alors, comment comprendre les besoins et les comportements de son patient ? En tant que patient, comment appréhender sa maladie ?
SPUR™ : Vers une meilleure compréhension des patients
Si les professionnels de santé disposent d’ores et déjà des informations médicales de leur patient, leur expérience, leur point de vue ou leurs besoins ne sont pas pour autant toujours totalement appréhendés. Pour aider à cette meilleure compréhension du patient, Observia a développé un outil de compréhension comportementale du patient, le modèle SPUR™. Il s’agit d’un outil numérique universel simple d’utilisation qui unifie les différentes théories des sciences comportementales pour apporter une compréhension fine des facteurs comportementaux de chaque patient. L’outil SPURTM n'évalue pas seulement le niveau d’engagement des patients mais permet également de mettre en lumière les leviers sur lesquels s’appuyer pour induire un changement de comportement positif et durable de celui-ci vis-à-vis de sa pathologie.
Les soignants utilisant le SPUR™ disposent non seulement d’éléments objectifs de décryptage du profil patient venant en complément de leur propre lecture, mais également d’éléments d’aide à la décision afin de les soutenir au mieux dans leur communication et leur accompagnement du patient. Le SPUR™ va objectiver le profil d’un patient. Dans un contexte de réduction du temps des consultations, cet outil permettra d’améliorer la qualité de l’échange entre le soignant et le soigné, au vu des besoins et de la personnalité du patient.
D’un point de vue patient, l’outil SPUR™ permet de mieux se connaître, d’en savoir plus sur sa situation (notamment en regard de celle d’autres patients) et met en évidence certains aspects de sa personnalité. Il apporte également des éléments de contexte visant à comparer la situation du patient à celle d’autres patients atteints de la même pathologie, amenant alors un soutien immédiat. Ces différents éléments vont former une base de communication transparente entre le patient et le professionnel de santé.
Une communication ouverte et transparente entre patients et professionnels de santé permet de bâtir cette alliance thérapeutique sur un socle de confiance. Ecoutés et compris, les patients sont plus aptes à recevoir et accepter les messages liés à leur pathologie ou leur prise en charge. Ceux-ci deviennent alors acteurs de leur propre parcours de soins et sont donc plus enclins à être observants. Une meilleure alliance thérapeutique pour une meilleure qualité de vie.
L'utilisation de SPUR™ par des infirmières de coordination
Les équipes Observia ont eu l’occasion de mettre en place l’outil SPUR™ dans plusieurs types de dispositifs d’accompagnement des patients, en France, mais également dans d’autres pays du monde.
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