Les maladies chroniques et la covid-19 : Observia mise sur le digital pour repenser l’accès aux soins.
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Durant la première vague de la pandémie de la Covid-19, les patients sont demeurés au cœur des préoccupations des autorités et professionnels de santé. Les autorités de santé ont très rapidement diffusé des messages sur la continuité des soins, comme l’ARS d’Ile-de-France qui a par exemple incité la population francilienne « à consulter son médecin pour tout problème de santé, suivi régulier de leur pathologie chronique, de leur grossesse, des vaccinations et en cas de doute ou de symptômes inhabituels[1]». Les différents professionnels, quant à eux, se sont tous impliqués pour répondre aux demandes des patients tout en réorganisant leurs activités pour prendre en charge au mieux les cas de la Covid-19. Toutefois, nombre de patients atteints de maladies chroniques ont renoncé à leur suivi en cabinet ou à l’hôpital, alors même qu’ils sont les plus à risque de complications. Le digital, avec la télésurveillance ou la téléconsultation notamment, a rapidement affiché tout son potentiel pour compenser ces comportements et offrir une alternative crédible et efficace aux patients mais aussi aux soignants.
Aujourd’hui, les autorités comme les praticiens tirent les premiers enseignements de ces épisodes pandémiques et imaginent des solutions pour continuer d’améliorer la prise en charge de ces patients quelle que soit l’évolution sanitaire.
L’impact de la Covid-19 sur la prise en charge des maladies chroniques : 1 Français sur 2 a renoncé à consulter.
C’est précisément le sujet sur lequel s’est penché le professeur Nicolas Danchin, cardiologue à l’Hôpital Européen Georges-Pompidou, à travers une enquête menée auprès de ses confrères en cardiologie. Celle-ci a montré de façon très claire que les praticiens ont vu leurs consultations s’arrêter totalement pendant plus d’une semaine et leur activité diminuer de plus de 50% durant la période de confinement de mars à mai 2020. Ce premier confinement a en effet fait émerger de nouveaux comportements chez les patients, plus particulièrement pour les personnes atteintes de pathologies chroniques : la difficulté à maintenir ses rendez-vous et à poursuivre sa prise en charge notamment.
Ce constat a également poussé plusieurs associations de patients, dont la Fédération Française des Diabétiques, à lancer en juin 2020 la campagne « Revoir son médecin » qui invitait les malades chroniques à reprendre leurs consultations au plus vite. Outre les discontinuités dans le suivi des patients déjà pris en charge, ces décalages de consultation peuvent également provoquer des retards dans la pose de diagnostics, voire même l’absence de diagnostic pour les personnes qui ne sont pas allées consulter. Pour ces raisons, les professionnels de santé ont été nombreux à prendre la parole au cours de la deuxième période de confinement afin d’alerter les autorités et l’opinion publique. Car les conséquences de ces rendez-vous annulés, du manque de diagnostic ou de prise en charge au moment opportun font craindre une explosion des complications.
On observe d’ailleurs déjà des complications médico-chirurgicales chez certains patients en surpoids ou atteints d’obésité, de diabète, de pathologie cardiaque, ou encore de cancer. Si 1 français sur 2 a renoncé à une consultation pendant le premier confinement, les praticiens alertent sur la dangerosité de ce renoncement ou de ce décalage dans les soins qui ont perduré depuis le mois de mai.
La télémédecine : une alternative efficace pour s’assurer de la continuité des soins.
En période pandémique, il convient avant toute chose de recommander aux patients de poursuivre la prise en charge de leur maladie. Cette prise en charge implique l’auto-surveillance, la gestion des symptômes et des traitements, le suivi des objectifs thérapeutiques fixés, aucune interruption du traitement de fond sans avis médical, et un maintien du suivi médical. Elle peut être menée grâce à l’appui des opérateurs de télémédecine qui se sont organisés pour pouvoir proposer très rapidement de plus amples solutions.
L’État a accompagné et favorisé ce mouvement avec une série de textes réglementaires permettant le recours à la téléconsultation dans des conditions dérogatoires et le recours au télésoin.
À ce sujet, il est important de noter que pendant le confinement, 24 % des Français atteints de maladies chroniques ont consulté leur médecin généraliste et 28 % ont consulté leur spécialiste en téléconsultation. Un résultat qui montre la confiance qui s’est installée vis-à-vis de la téléconsultation et la nécessité de poursuivre ce mode de consultation digitale ! Malgré tout, ce qui manque le plus aux patients, comme le souligne le Pr Danchin, c’est un contact étroit avec un professionnel de santé. Être seul face à une maladie chronique peut s’avérer extrêmement compliqué, surtout dans les périodes qui séparent les différents rendez-vous.
Pour être au plus près des patients, dans un contexte sanitaire toujours difficile à l’heure actuelle, le digital laisse augurer des perspectives d’une portée inédite. Une fois familiarisé avec un outil et convaincu de son intérêt, comme c’est le cas pour la téléconsultation, on peut tout à fait imaginer la mise en place de programmes de suivi à distance offrant toute la personnalisation nécessaire à l’individualisation de chaque prise en charge de patient atteint de maladie chronique.
Ces outils permettent en effet d’améliorer le quotidien des patients en offrant un suivi rapproché indispensable pour limiter les complications, ainsi que des services complémentaires à la consultation pour mieux accompagner les patients dans leur vie quotidienne. Ils offrent également aux professionnels de santé des moyens pour optimiser la communication à distance avec leurs patients et faciliter la prise en charge d’éventuelles complications. Ainsi, ces échanges répétés et rassurants permettent aux patients de se sentir moins seuls et isolés face à la maladie.
Le digital : outil indispensable pour améliorer le parcours de soins des patients chroniques.
La crise de la Covid-19 a accéléré la transformation digitale du secteur de la santé de façon stupéfiante. En effet, si cette question fait l’objet de réflexions depuis plus d’une vingtaine d’années, le digital a rencontré un nouvel essor dans le contexte de la crise sanitaire. Patients, professionnels et associations de patient ont, d’une seule voix, souligné l’impact de la discontinuité des soins médicaux sur la santé physique et morale des patients durant le premier confinement. Dans un tel contexte, le digital prend tout son sens et permet de pallier cette discontinuité, en offrant un éventail de services adaptés à tous les professionnels de santé et à tous les patients chroniques.
Certains de ces services étaient déjà utilisés avant la pandémie, comme la téléconsultation, mais ont été davantage intégrés aux usages des français depuis mars 2020. Le télésoin, quant à lui, a vu sa mise en place accélérée par l’apparition de la Covid-19. De nombreux autres outils existent et permettent de répondre à différents besoins tels que :
- L’éducation thérapeutique digitale en centre ou au domicile du patient (comme le programme Atoutcoeur* développé par la fondation Léopold Bellan),
- Des dispositifs d’alerte et de suivi de symptôme (type outil PRO - Patient Reported Outcomes) qui offrent une proximité entre le patient et le soignant au quotidien,
- Ou encore des plateformes d’accompagnement qui permettent aux patients de mieux s’informer et vivre avec leur pathologie (le compagnon Calipso* pour mieux gérer au quotidien son psoriasis, ou la plateforme HéMaVie*, qui accompagne les malades souffrant d’un myélome multiple).
Au-delà des épisodes pandémiques, ces outils et services digitaux répondent à des besoins grandissants à la fois chez les patients et chez les professionnels de santé. À ce titre, ils doivent être intégrés de manière plus systématique dans le parcours des patients pour assurer leur accompagnement et la continuité de leur suivi.
La majorité des professionnels de santé impliqués, comme le Pr Danchin, considèrent que des plateformes ou dispositifs digitaux adaptés aux patients chroniques permettent de compléter utilement le suivi des patients sans enkyster l’hôpital et de faciliter le relai ville-hôpital. Les médecins peuvent ainsi disposer de nouveaux outils pour suivre étroitement leurs patients, de plus de données et d’un concours pour permettre la détection des urgences et les déséquilibres des pathologies de leurs patients. Côté patient, l’avantage de ces dispositifs réside dans le sentiment d’accompagnement et d’autonomisation qu’ils en tirent et le support qu’ils leur procurent, améliorant ainsi leur qualité de vie.
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Au sein d’Observia, cela fait près de 10 ans que les équipes sont convaincues que les développements récents tels que les technologies du digital, la diffusion des smartphones, les progrès en sciences comportementales et en analyse de data permettent de relever les défis de la prise en charge des patients chroniques et d’apporter aux patients et soignants une aide concrète et utile génératrice d’impacts durables et positifs dans leur vie quotidienne. Observia créé aujourd’hui des solutions d’engagement et d’accompagnement du patient impactantes et efficientes et a développé une nouvelle génération d’outils innovants. Son produit spur™ permet de réaliser un diagnostic comportemental du patient, qui, couplé à ses informations médicales et socio-démographiques, permet d’adresser à ce dernier le service le plus à même d’augmenter son engagement en santé et la qualité de son accompagnement. On pourra alors utiliser les canaux de communication les plus susceptibles de le toucher (SMS, téléphone…), mais également ajuster la fréquence et le ton (incitatif, emphatique, directif …) du message (rappel, soutien, information) qui lui est adressé grâce au moteur intelligent d.tells™.
Toutes ces démarches et recherches menées par Observia permettent d’offrir aux malades chroniques de nouveaux services leur permettant de bénéficier d'un suivi continu hautement personnalisé qui reflète leurs besoins réels, même à distance. Pour les professionnels de la santé, ce sont des outils utiles et adaptés qui les aident à atteindre les objectifs définis avec leurs patients tout en faisant gagner un temps précieux.
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Aujourd’hui, la transformation digitale du secteur de la santé est en marche et les besoins de services numériques performants sont indéniables. Pour que puisse être apportée une réponse organisationnelle et capacitaire appropriée, les acteurs privés du système de santé doivent être associés plus étroitement à l’anticipation et à la gestion des menaces sanitaires et les données doivent leur être partagées. C’est un maillon essentiel d’optimisation de notre système de santé. Observia entend plus que jamais continuer de jouer un rôle majeur dans cette nouvelle ère du parcours de soins.
[1] https://www.iledefrance.ars.sante.fr/covid-19-continuite-des-soins-en-ville-gardez-le-contact-avec-vos-professionnels-de-sante
[2] Ifop pour Sanofi Genzyme. (2020, 03 juin). Asthmatiques et Covid-19. Sanofi. https://www.sanofi.fr/-/media/Project/One-Sanofi-Web/Websites/Europe/Sanofi-FR/Newsroom/communiques-et-dossiers-de-presse/2020/cp-asthme-severe-covid-VF-2020-06-02.pdf.
[3] Yvanie Caillé, founder, Renaloo, a non profit kidney patients organization. Christian Baudelot, Professor Emeritus, sociologist, école Normale Supérieure, Centre Maurice Halbwachs, Paris, Alexandre Hertig, MD, PhD, transplant nephrologist, Sorbonne « COVID-19 and chronic kidney disease : It is time to listen to patients’ experiences », BMJ Opinion, 28 août 2020. https ://blogs.bmj.com/bmj/2020/08/28/covid-19-and-chronic-kidney-disease-it-is-time-to-listen-to-patients-experiences/
[4] Rare Barometer - A EURORDIS initiative. (2020, novembre). Covid-19 : quelles répercussions sur les personnes atteintes de maladie rare ? EURORDIS-Maladies rares Europe. http://download2.eurordis.org/rbv/covid19survey/covid_infographics_final_fr.pdf
[5] Nous craignons 5 000 à 10 000 morts supplémentaires du cancer, Le Parisien – 3 juin 2020.
[6] La téléconsultation médicale confirme sa nouvelle place dans le paysage médical, Le Figaro – 16 septembre 2020.
* Ces programmes ont été développés en partenariat avec Observia

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